Le Calligraphe d’Ispahan (Roman)
Description
LE LIVRE
À la mort de son père, le narrateur trouve un arbre généalogique où figure, parmi ses ancêtres, une Française. Intrigué, il écume les archives familiales et découvre un manuscrit rédigé par le petitfils du grand calligraphe d’Ispahan. On plonge alors dans une histoire qui se déroule à partir de 1722 ; celle d’Allahyar, un jeune homme qui tente de survivre pendant que les troupes afghanes assiègent la ville, seul au départ, puis entouré de compagnons qu’il se donne pour objectif de sauver.
Ce roman, qui revient sur un épisode tragique de l’histoire de l’Iran dans une langue admirablement travaillée, est celui d’une lutte contre la barbarie et l’hypocrisie religieuse. L’histoire est portée par l’amour du calligraphe pour le beau et l’élan spirituel, et l’amour plus charnel d’Allahyar pour Yassaman — une jeune fille dont le fiancé a été tué par les mollahs de la ville —, qui symbolise à la fois la ville d’Ispahan, et l’amour de la vie.
Le Calligraphe d’Ispahan est un roman historique particulièrement actuel. Censuré en Iran, il a été publié originellement en traduction allemande. Ce roman envoûtant sur la culture et la morale en temps de crise est le premier livre d’Amir Hassan Cheheltan traduit en français.
Reviews
Un amour interdit dans la tourmente d'Ispahan
08 January 2025En 1722, la ville d’Ispahan passe sous le joug des troupes afghanes. Allahyar, issu d’une famille de calligraphes renommés, navigue entre la lutte pour la survie et la découverte de l’amour. La cité, autrefois prospère, devient le théâtre de la barbarie et de la famine. Dans ce chaos, le protagoniste tombe amoureux d’une jeune fille dont le fiancé a été exécuté par les mollahs. Cet amour se transforme en symbole de résistance contre l’oppression et l’hypocrisie religieuse. Trois siècles plus tard, à la mort de son père, le narrateur découvre un arbre généalogique révélant parmi ses ancêtres une Française. Cette découverte attise sa curiosité et le pousse à fouiller dans les archives familiales. Au milieu de vieux papiers et souvenirs, il découvre un manuscrit qui relate ce récit. Amir Hassan Cheheltan dresse une fresque riche et détaillée, peignant avec précision la période tragique de l’histoire iranienne. Avec une langue poétique et soignée, il fait revivre cette époque tourmentée. Les personnages y sont profondément humains, chacun avec ses propres dilemmes et ses souffrances intimes. En particulier, Allahyar incarne le conflit entre le devoir et le désir, entre la survie et la quête de sens. Son parcours se métamorphose en réflexion sur la foi, la justice et l’humanité. Bien que se déroulant dans le passé, cette tranche de vie résonne avec des thèmes contemporains de résistance et de quête identitaire, soulignant la persévérance de la culture et de l’esprit face à l’obscurantisme et la destruction. De nombreux ouvrages de l’auteur sont toujours interdits en Iran. La présente traduction est due au travail de Julie Duvigneau.
Mémoire d’une époque tourmentée
25 November 2024J'ai envie de dire ENFIN ! Enfin un livre de littérature persane contemporaine qui parle d'autre chose que de la révolution de 1979. Très rares sont les livres dans ce cas. C'est bien pour ça que ce roman est d'autant plus savoureux. Plongé dans cette cité mythique d'Ispahan au crépuscule des Safavides, le lecteur amateur de roman historique en aura pour son argent ! On s'y croirait presque à déambuler dans les rues de la capitale iranienne de l'époque, en proie au siège de l'armée afghane de Mahmoud Hotaki, pourfendeur de la dynastie des Sofis. L'art de la calligraphie persane est de plus au centre de l'ouvrage, ce qui ravira ceux qui savent apprécier les belles lettres courbées du style nastaleeq, propre à Alors, après un court et profond sommeil et avant de se remettre à écrire, il faisait ses ablutions : l'écriture était pour lui une prière au Créateur.
- Regarde-le, disait ma grand-mère, il n'écrit pas, il fait l'amour!
Il faisait l'amour avec les mots, et les mots avec les mots : dans son écriture, les lettres se fondaient parfois tellement les unes dans les autres qu'on aurait dit qu'elles étaient en train d'échanger des confidences et des prières amoureuses.